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Jilda Hacikoglu

Renforcer votre confiance – une approche pragmatique

Une fois n’est pas coutume, voici un zoom sur les propos d’un psy qui propose une vision pratico-pratique.


Tout de suite plus parlant quand on préfère l’action, surtout que bien des éléments d’un coaching professionnel s’y retrouvent.


Cet article plein d’idées utiles à vos efforts part d’une vérité bienvenue : la confiance ne vient pas d’une illumination réservée à quelques élus. Elle est le résultat d’expériences qui l’ont forgée : plus vous faites, plus vous la renforcez, mais pas n’importe comment.

 

Si la lecture vous barbe, vous pouvez retrouver Basico philo, la dernière astuce proposée dans ma lettre de coach du 1er septembre 🧞‍♂️.

Ecoute minute par ici 👉



 

Selon Nick Wignall le psy pragmatique, renforcer notre assurance là où elle nous manque, mobilise deux facettes :

  • notre capacité à gérer l’insécurité,

  • et ce qu’il appelle un « sentiment d’efficacité personnelle », ou l’auto-efficacité pour faire court.


Et concrètement nous savons comment développer les deux, là où l’on a besoin d’un supplément de confiance.




Côté gestion de l’insécurité

Ici Wignall vise certes celle que le monde post-covid nous a fait découvrir, mais aussi celle plus banale liée à toute action nouvelle. Celle qui nous saisit soudain avec ces et si ça capotait ?

Et si je perdais tout ?

Et si on me rejetait ?


C’est l’insécurité initiale et tout le monde la connaît plus ou moins.

L’important est de stopper à temps cette insécurité initiale. Avant que la boule de neige grossisse en roulant.


Donc éviter de (au hasard) :

- imaginer toutes les réactions en chaînes désastreuses si quelque chose capote,

- ou de s’auto-flageller sans fin d’être ainsi craintif.


A proscrire car cela transforme l’insécurité initiale normale en une version plus intense et durable. Une insécurité prolongée qui elle, écrase votre confiance.


A l’inverse avec une saine dose de confiance nous savons qu’un peu de l’insécurité initiale fait partie du décor. Que même si c'est désagréable, cela n’impacte pas qui nous sommes ou notre capacité à agir. Nous ne sommes pas dépassés justement parce que nous acceptons de vivre l’insécurité initiale, au lieu de s’en vouloir et chercher à vivre sans elle.


Moralité : la meilleure manière de gérer l’insécurité initiale est de la reconnaître et de l’accepter, plutôt qu’essayer de la réparer ou de s’en débarrasser aussitôt.


Exercices possibles pour cela :

*s’entraîner à valider ses émotions difficiles, comme l’anxiété ou la nervosité.

Les identifier et les nommer, c’est à dire reconnaître que même inconfortables, elles ne sont pas mauvaises. Vous n’êtes pas mauvais de les ressentir, car il arrive à tout le monde de vivre ce genre d’émotions difficiles.


*se fixer de meilleures limites : vous ne pouvez contrôler une émotion ou une pensée initiale qui débarque comme une fenêtre pop-up.

Vous pouvez décider d’arrêter de focaliser dessus ou d'arrêter de la développer davantage.

L’attention est ici vue comme un muscle qu’on entraîne. Sinon elle sera baladée et vous tiraillera alors que vous pourriez en garder le contrôle.


Le seul bémol ici : même expert dans l’art de gérer votre insécurité, vous aurez aussi besoin de consolider la croyance que vous êtes capable de gérer ces situations qui causent cette insécurité.



C’est ce que permet le sentiment d’efficacité personnelle/l’auto-efficacité


Albert Bandura a mis à jour ce concept : c’est la croyance dans votre capacité à ‘faire bien’ face à un défi spécifique.

Par exemple parler en public ou jouer au basket.


Cette auto-efficacité n’est pas l’absence de peur, ou d’inquiétude. Elle signifie que vous croyez en votre capacité malgré l’insécurité d’une situation.


Point important : l’auto-efficacité est en principe propre à des situations spécifiques. Ce n’est pas parce que vous vous sentez capable de jouer au basket ball, que vous vous sentirez capable de parler en public.


Et cette auto-efficacité vient de l’expérience : à force de constater vos réussites dans une situation donnée, votre foi en votre capacité dans cette situation progresse petit à petit.


C’est là qu’arrive le moment croustillant de l’explication de Wignall : les analyses avec votre psy sur vos relations d’enfance avec votre mère ne bougeront pas ce sentiment d’un iota, pour vous aider à faire un panier au basket.


A ce stade, Wignall a quand même le bon goût de ne pas vous plaquer un Just do it. Il pointe plutôt pourquoi il est si difficile de commencer cet entraînement qui construit l'auto-efficacité, et au final renforce la confiance.


La plupart des gens n’y va pas, suggère-t-il, parce qu’ils anticipent une insécurité qu’ils ne savent pas gérer. Ils s’en font une montagne, se disent qu’il n’est plus temps, ou mille autres scénarios désespérants, et s’en détournent en se réfugiant devant Netflix.


D'où l'insistance de Wignall sur la complémentarité des deux facettes de la confiance :

  • l’auto-efficacité permet de se sentir confiant dans une action donnée, mais il y a peu de chance que vous vous y entraîniez si vous ne gérez pas vos insécurités,

  • De l’autre côté il est difficile de gérer ses insécurités si vous n’avez pas cette auto-efficacité qui aide à ne pas être dépassé par ces doutes légitimes.


Un bon vieux paradoxe de l’œuf et de la poule... qui a sa solution :


commencer à échelle si petite que cela en semble ridicule


Commencer petit permet d’améliorer son auto-efficacité sans la capacité à gérer ses incertitudes, et vice-versa.


Exemple : vous voulez gagner en confiance dans les discussions avec votre épouse.

Si vous commencez par le projet d’expatriation familiale sur un autre continent : bonne chance !

Le défi est trop grand. Il nécessite une sacrée dose de confiance et de capacité à gérer les insécurités.


Mais s’il s’agissait plutôt, par exemple, de manger vietnamien plutôt qu’italien ?


Là l’incertitude est gérable, même avec peu d’auto-efficacité, parce que l’enjeu est mineur.

Outre l’avantage de manger vietnamien, cette action un peu délicate réalisée aura amélioré d’autant, même si c’est peu, votre auto-efficacité dans les conversations avec votre épouse. De quoi être un peu mieux pourvu pour gérer votre prochaine insécurité dans cette situation.


Vous pourriez alors tenter un autre niveau de difficulté et envisager par exemple, de suggérer de faire l’amour ce soir plutôt que croiser les doigts en espérant que ça arrive. Mieux non ?


Donc la solution basique des actions tellement minimes qu’on sent à peine le défi.


Et là Wignall abat son atout bon sens : la vraie raison pour laquelle on se débat pour construire sa confiance,


c’est que nous sommes…


... (aïe)...


impatients.



Levez la main ceux qui ignorent ce cercle infernal :

  • je veux tant le résultat final, que je l’évite parce qu’il me paraît effrayant et si important,

  • de temps en temps, je trouve suffisamment de volonté pour y aller,

  • mais comme je manque à la fois d’auto-efficacité et d’aptitude à gérer l’insécurité, je finis par réussir plutôt médiocrement, ce qui renforce un niveau bas de confiance en moi.

C’est le cycle typique du manque de confiance qui s’auto-entretient.


Alors que si j’étais assez patient pour commencer comme pour n’importe quel autre apprentissage - avec du temps, de la pratique, des résultats, et plus de pratique - mes chances de succès iraient croissant.


Donc commencer petit sur un aspect spécifique où je veux être plus confiant.

Exemple : parler en réunion au boulot.


Puis choisir une version plus facile de cette situation qui m’effraie.

Exemple : dire au moins une chose à chaque réunion à laquelle je participe.


Le faire plusieurs fois, en me concentrant sur la gestion de mes insécurités à la fois avant et pendant l’exercice.


Une fois que j’ai engrangé de l’auto-efficacité et commencé à me sentir un peu plus confiant, passer à une situation légèrement plus difficile

Exemple : dire ouvertement que je suis d’accord avec quelqu’un au moins une fois à chaque réunion, et le faire de façon répétée.


Puis je m’entraîne sur des situations de plus en plus impressionnantes, jusqu’à m’approcher de mon but.

Exemple : dire au patron que je pense qu’il a tort et expliquer pourquoi mon idée est plus cohérente.


La clé est de pratiquer avec des versions réduites, pour gérer à la fois les insécurités et construire son auto-efficacité.


La confiance n’est donc définitivement pas ce trait de personnalité magique ou le résultat quasi-mystique d’une idée fabuleuse soudain révélée.


Elle résulte de ce que l’on a appris à gérer les insécurités inévitables de la vie, et cette auto-efficacité. La croyance dans nos propres compétences, elle-même née d’une pratique patiente avec l’expérience accumulée.


S’il y a un domaine de votre vie où vous sentez que vous manquez de confiance, c’est probablement parce que l’un ou ces deux piliers vous manquent.


Maintenant que vous savez ce qu’il vous reste à faire, qu’est-ce qui vous retient d’y aller ?


Comme le suggère Basico philo🧞‍♂️ en une minute 👉




Ou alors on en parle ?

Pour rappel : vous sortez d’un coaching professionnel avec un plan d’actions.

Si vous manquez d’idée (ce qui est rare), je saurai vous en proposer.


Foi de coach des idées qui veulent tant passer à l’action : il y a des pistes !


On en parle quand vous le sentez. 🤓


A bientôt !




Jilda Hacikoglu, coach écrivaine formatrice,

créatrice du podcast qui éclaire 👉 Les phares de San Francisco


Côté ressources, je vous propose ma lettre de coach le 1er de chaque mois. Abonnement & aperçu par ici.


Pour des partages plus réguliers rendez-vous sur Twitter ou LinkedIn.



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